Le numérique c'est aujourd’hui 2 à 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et plus de 20 millions de tonnes de déchets produits par an. Pour contrer ce phénomène, le gouvernement a mis à disposition des entreprises, un guide de bonnes pratiques.
En effet, le numérique provoque la surexploitation de certaines ressources naturelles. L’ADEME affirme l’importance des politiques visant à allonger la durée d’usage des équipements numériques à travers la durabilité des produits, l’économie de la fonctionnalité ou la réparation.
Dans son guide, "bonnes pratiques numériques responsables pour les organisations", la Direction interministérielle du numérique (DINUM) nous donne des pistes pour réduire l'impact environnemental du numérique en entreprise. Celle-ci donne plusieurs conseils concernant les appareils électroniques :
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Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les déchets électroniques ne font qu’augmenter :
– Ils subissent l’obsolescence programmée. C’est le fait que les constructeurs réduisent la durée de vie de leurs appareils. Cette pratique est de plus en plus rare, mais est encore présente pour les imprimantes, etc.
– La surproduction d’appareils électroniques est aussi une problématique, les fabricants produisent des dizaines de références par an pour une seule marque. Ils n’ont pas le temps d'accorder suffisamment d'attention à tous les détails des produits. C’est la raison pour laquelle les appareils deviennent dysfonctionnels et sont jetés.
– L’amortissement comptable limite la durée de vie des appareils.
En entreprise, le matériel doit être amorti, c’est-à-dire que chaque matériel a une durée de vie prédéfinie.
Cela aide le décisionnaire à y voir plus clair dans la gestion du budget futur. Cependant, le bureau international des normes comptables a fixé la durée de vie du matériel informatique à 3 ans.
Cette durée très courte impose aux entreprises de remplacer leurs matériels informatiques plus souvent et à produire plus de déchets.
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Réparer ces équipements en interne permet d’allonger la durée de vie des équipements, de réduire les impacts liés au transport des matériels ou pièces qui seraient envoyés dans des centres de réparation très éloignés.
D’un point de vue financier, il est souvent plus rentable de réparer soi-même les quelques équipements en panne, que de prendre une extension de garantie sur les équipements.
D’un point de vue organisationnel, réparer soi-même permet de réduire le taux d’indisponibilité des équipements, si quelques pièces détachées sont disponibles d’avance.
Cela peut également être l’occasion d’améliorer les performances des équipements en remplaçant certaines pièces par des composants plus performants.
Néanmoins, ce conseil est assez difficile à mettre en œuvre avec les appareils classiques parce qu’ils sont non réparables ou difficilement.
De plus, pour les DSI (Les Directeurs des Systèmes d'Information) la réparation des pc est complexe parce que chaque modèle à ses propres spécificités.
Mais un achat durable, c’est quoi exactement ?
Le guide des bonnes pratiques nous donne quelques indicateurs :
– C’est un appareil avec un bon indice de réparabilité pour réparer rapidement et changer les pièces pour augmenter les performances plus rapidement ;
– Un appareil de qualité / fiables pouvant être réparable.
Le guide souligne aussi l’importance de la modularité, par exemple :
− L’ajout de cartes additionnelles dans un ordinateur fixe ;
− Le remplacement d’un processeur, de la mémoire vive, du stockage ou d’une carte graphique.
Le marché du matériel informatique est caractérisé par la production délocalisée dans des zones géographiques exposées au risque de violation des droits humains fondamentaux au travail et d'un faible cadre juridique sur la protection de l'environnement.
La production des composants internes déclenche l'épuisement des ressources naturelles. En effet, l'exploitation minière pour le secteur de l'électronique est incroyablement destructrice. Par exemple, extraire 30g d'or de la terre peut produire jusqu'à 91 tonnes de déchets. Les mines de terres rares répandent des millions de litres de déchets, dont certains sont radioactifs entrainants la pollution des nappes phréatiques. La production d'un ordinateur de bureau requiert 240 kilos de combustibles fossiles.
De plus, d'après un rapport de l'OCDE et de l'ONU, la fabrication d’une puce électronique de 2 grammes nécessite 16 000 fois son poids en eau, soit 32 kg. La fabrication d’un PC et de l’écran associé pourrait nécessiter jusqu'à 1 500 litres d’eau.
En République démocratique du Congo, le travail d'enfants est monnaie courante pour extraire le cobalt : un composant essentiel au bon fonctionnement des batteries lithium-ion. Les enfants sont sous-payés (1 ou 2 dollars par jour) et travaillent dans de très mauvaises conditions entrainant la mort ou des blessures dues aux effondrements de tunnels ou de murs.
Malheureusement, il est très difficile d'éviter que les métaux utilisés par les fabricants proviennent de ces mines. En effet, la traçabilité est quasiment impossible, car les chaînes d'approvisionnements sont complexes. Par exemple, les minerais de conflits sont parfois blanchis au milieu d'autres sources de minerais qui sont légitimes.
Pour toutes ces raisons évoquées, il est primordial de privilégier du matériel informatique made in Europe. Cependant, l'Europe a perdu beaucoup de moyen de production en délocalisant la fabrication de la plupart des composants internes en Asie.
Depuis 2016, Cairn Devices, startup strasbourgeoise, oeuvre pour rendre l'informatique libre et durable ! Le Cairn Mesa, l'ordinateur portable modulaire est leur projet principal. Leur but est de créer un ordinateur portable très facilement réparable et évolutif grâce à un système de Blocs et de Mods. Plus besoin d'être un expert pour avoir les mains dans son PC !
| Auteur | Wolfelsperger Lucie |
|---|---|
| Date | 07/03/2023 |
| description | Découvrez les bonnes pratiques écologiques pour un numérique responsable en entreprise et comment limiter les déchets électroniques ! |